Burnout : le nouveau fléau au travail
Le mot burnout/burn-out ou « syndrome d’épuisement professionnel » est un anglicisme que l’on pourrait traduire crument en français par « carbonisé ». Le concept est assez ancien, puisque que dès 1959, le français Claude Veil l’a formulé. En bref, il désigne l’état de fatigue mental touchant un employé, et qui peut être causé par son milieu professionnel.
Ce n’est que récemment que le phénomène du Burnout a pris de l’ampleur, surtout en France. Selon les derniers chiffres fournis par l’INSEE, plus d’1 actif sur 9 souffrirait du syndrome de burnout : soit 3,5 millions de personnes. Toutes les catégories d’emplois sont touchées par le burnout, même si les employés de bureau semblent être plus exposés que les autres. Le burnout cause une véritable détresse chez le travailleur, suffisamment en tout cas pour en pousser plusieurs à changer de carrière.
Des études dirigées par des psychologues et des sociologues ont plaidé pour requalifier le syndrome de burnout en maladie professionnelle. Une proposition réfutée en bloc par le patronat, et qui donc fait encore débat.
Causes et manifestations du burnout
De nombreuses raisons peuvent être mises en avant pour expliquer le burnout. La première évoquée est le stress subit au travail. En effet, le travail est l’une des sources principales de stress pour l’homme moderne. Ce stress peut s’expliquer par des journées de travail trop longues, par la qualité du travail en lui-même (travail monotone et répétitif), par la pression des délais, la surcharge de travail,…
Plus globalement, c’est aussi une question de contextualisation. C’est le milieu professionnel qui intrinsèquement favorise une compétition forcenée entre les employés pour obtenir différents avantages: meilleurs postes, plus de privilèges et de hauts salaires. On peut également retenir d’autres facteurs comme la peur du chômage et du déclassement social. Tous ces éléments contribuent à maintenir les travailleurs dans un état de stress permanent. Et ce même dans des pays comme la France, malgré son attachement traditionnel à la protection sociale.
Cependant, tout le monde n’est pas sujet au burnout. Car passer du stress "ordinaire" au burnout est un processus graduel. Tout d’abord, le burnout commence par une exposition à une situation de stress, de façon prolongée ou chronique. Celle-ci est la cause de ce que les psychologues appellent un « épuisement émotionnel ». Puis l’employé devient irascible et cynique ; et commence à modifier sa perception de son travail. Aboutissant finalement à une dévalorisation et à une perte de l’estime de soi.
Comment limiter les risques de burnout ?
La reconnaissance du burnout comme maladie de travail n’est pas encore actée. C’est pourquoi, il est difficile d’indiquer des mesures précises pour régler le problème. De nombreuses entreprises continuent à refuser cette qualification de maladie, alors qu’elles sont les plus à même d’apporter des solutions en améliorant les conditions de travail en leur sein.
Certaines en revanche ont compris les risques inhérents au burnout et appliquent des politiques visant à rendre la vie professionnelle plus agréable. En pointe comme toujours les entreprises américaines, particulièrement les GAFA. Les entreprises de la Silicon Valley sont réputées pour leur style de management atypique. Chez Google, le bien-être des employés a été érigé en valeur centrale au sein de l’entreprise. Pour œuvrer dans ce sens, la société a investi massivement dans ses infrastructures comme avec le Googleplex, véritable cocon où les employés de Google sont choyés avec espace de détente, jardins, hôpital, nurserie, chambres de repos. Partant du principe qu’un employé heureux est bien plus productif. Lutter contre le burnout n’est donc pas seulement dans l’intérêt des travailleurs mais aussi de l’entreprise. Les bénéfices de telles méthodes de management sont tangibles, selon une étude rendue par la firme Bain & Company, les entreprises de la Silicon Valley sont 40% plus productives que toutes les autres firmes américaines.