Les MOOC ou l’enseignement 2.0

Il est devenu récurrent en France de fustiger les très nombreuses insuffisances du système éducatif, plus particulièrement dans l’enseignement supérieur. Alors que les effectifs ne cessent de croitre d’année en année les problèmes, principalement les restrictions budgétaires, limitent de plus en plus les capacités d’accueil des universités, l’implication professionnelle des professeurs et entament insidieusement la qualité du système d’enseignement public français.

Les étudiants sont-ils donc condamnés à devoir composer avec cet état de fait ? N’y a-t-il pas d’alternatives en dehors des grandes écoles, qui en plus de couter chers (et même très chers) sont aussi ultra-sélectives ? Eh bien justement oui, depuis plusieurs années déjà, l’enseignement connait une révolution : les MOOC (Massive Online Open Course), Formation en Ligne Ouvert à Tous (FLOT) ou encore Cours en Ligne Ouvert et Massif (CLOM).

Révélé au grand public par le succès immense rencontré par les cours de mathématiques proposés par Salman Khan, les MOOC acquièrent progressivement une véritable légitimité en tant que méthode d’enseignement. Quelles sont les origines des MOOC ? Comment l’idée a vu le jour ? Comment fonctionnent-ils ? Quelles perspectives pour l’avenir ? Nous allons voir ça tout de suite.

Un projet qui a mis une décennie à atteindre la maturité

Si le grand public a découvert les MOOC depuis quelques années, et que le nombre de cours ne cesse de croitre; le concept de MOOC a été pensé de longue date dans certains cercles intellectuels. En particulier, celui des grandes universités américaines. Des établissements aussi prestigieux que le MIT, Yale ou Harvard travaillaient déjà sur l’idée de proposer des enseignements en ligne au plus grand nombre dès le début des années 2000.

Ainsi, le MIT lançait en 2001 son MIT OpenCourseWare (MIT OCW).  Un site web mettant à disposition de tout le monde des ressources pédagogiques, permettant de se former à diverses disciplines comme l’architecture ou l’ingénierie. On y retrouvait déjà tous les ingrédients des MOOC modernes : vidéos, devoirs à télécharger, examens à passer en ligne. Il n’a pas fallu longtemps pour que les autres universités américaines emboitent le pas au MIT ; comme Stanford avec son SEE (Stanford Engineering Everywhere), Harvard et Yale qui mettaient à disposition leur cours sur iTunesU.

Internet et la révolution des méthodes d’apprentissage

L’élément central distinguant les MOOC des formations traditionnelles, c’est bien entendu Internet. C’est autour de l’interaction sur le réseau que gravite toute l’activité des MOOC. Rappelons que les MOOC sont des cours en ligne, les participants (professeurs et étudiants) sont dispersés géographiquement et le plus souvent ils communiquent en différé. Il est donc primordial d’avoir un outil de communication performant pour harmoniser l’ensemble. Et l’utilisation du Web semble ne connaitre aucune limites dans les MOOC : les professeurs dispensent leur cours en format vidéo, les étudiants peuvent poser des questions directement via un tchat, télécharger les documents de travail, revoir les cours, passer des examens en ligne. Si un mot devait caractériser le nouveau style d’enseignement qu’offrent les MOOC, ce serait la flexibilité. Puisque les contraintes habituelles de temps et d’espace ne s’appliquent plus aux étudiants de MOOC.

Un développement en bonne voie

 Le nombre de plateformes proposant des MOOC n’a cessé de croitre ces dernières années. L’engouement pour ce type d’enseignement semble de plus en plus fort. En France, les grandes universités commencent à s’y mettre et proposent leurs propres formations en ligne notamment l’initiative FUN (France Université Numérique).

Les MOOC semblent promis à un bel avenir d’autant plus que ces formations sont certifiées par les établissements qui les proposent. Elles ont une valeur éducative réelle et qui ne devrait que croitre. Vous pouvez donc sereinement suivre des MOOC et les mettre en avant fièrement dans votre CV. Il est même envisageable que dans le futur l’essentiel de l’éducation dans nos sociétés reposent en grande partie sur les MOOC.