Le vieillissement de la population active : un phénomène inévitable
En 2016, la France comptait 20 millions de personnes âgées de plus de 55 ans, pour une population de 66,9 millions d’habitants. C’est donc presque le tiers de la population, qui se définit comme appartenant à la catégorie des seniors. Des chiffres qui traduisent une tendance majeure de la société française : une population vieillissante. Un phénomène qui n’est prêt pas de s’inverser, car si la croissance annuelle de la population s’élève à 0,5%/ ; celui du nombre de seniors progresse de 1,5%.
Ce vieillissement de la population va bien entendu entrainer de nombreux changements sur l’ensemble du pays. Dans les tous les aspects de la vie : y compris sur le plan professionnel. Le monde du travail fait (ou devra faire) face à toute une série de bouleversements causés pour s’adapter au vieillissement des actifs.
Une population active en net recul
La réduction du nombre des actifs constitue une préoccupation récurrente pour nombres d’entreprises. D’autant plus que selon les prévisions cette baisse ne fera que s’accentuer au fil des ans. Et ne devrait atteindre ses plus bas niveau que d’ici 2050. Une tendance que rien ne semble pouvoir stopper, ni les politiques publiques ni celles les mesures prises en interne par les entreprises : rallongement des heures de travail, recul de l’âge du départ à la retraire, rien n’y fait.
Cependant, cette diminution des actifs n’est pas nécessairement un mal en soi. Avec tous ces départs en retraite, de nombreux postes vont se libérer dans divers secteurs. Ce qui aura un effet bénéfique puisque le nombre des demandeurs d’emplois est supérieur à l’offre du marché. Au vu de la situation problématique causée par le chômage en France, en particulier celui des jeunes; on ne peut que voir d’un bon œil ces départs à la retraite, laissant vacants des milliers d’emplois. Soit autant de postes à pourvoir dans l’industrie, l’artisanat, la fonction publique,…
De nouveaux besoins et de nouvelles opportunités qui se créent
Le vieillissement de la population ne concerne pas que la France, mais tous les pays industrialisés. L’augmentation croissante des séniors incite les gouvernements à investir plus massivement dans certains secteurs, qui deviendront vitaux à l’avenir. Comme c’est déjà le cas au Japon, en Allemagne, ou en Suède. Ces investissements permettront de créer de nouveaux emplois qui stimuleront l’économie, et profiteront surtout aux jeunes qui sauront mettre en avant leur CV.
L’un des secteurs les plus concernés est celui de la santé. Fournir des soins adaptés aux seniors est l’un des défis majeurs qu’il faudra résoudre. Il s’agira non seulement de développer, moderniser et même construire les infrastructures ; mais aussi de recruter et former du personnel supplémentaire : médecins, infirmières, thérapeutes, etc.
Avec l’augmentation des séniors, on peut également s’attendre à une embellie pour le secteur de l’immobilier devrait également bénéficier de cette population vieillissante. Puisque les retraités, disposant de moyens plus importants que les jeunes (notamment grâce à l’épargne) se montrent très actifs sur le marché immobilier.
La prise en charge des seniors : un poids pour tous les acteurs économiques
Toutefois, il est important de nuancer les effets positifs qu’on peut attendre. Tout d’abord, signalons qu’en ce qui concerne les départs à la retraite, ceux-ci ne donneront pas forcément lieu à un remplacement. Il est donc nécessaire de tempérer les attentes sur ce point.
Ce vieillissement de la population représente une charge importante pour l’Etat et les actifs. La diminution du nombre de travailleurs implique aussi une baisse du nombre des contributeurs aux caisses sociales. Ce déséquilibre entre ceux qui travaillent et ceux qui seront pris en charge représente un surcroît de travail pour la population active.
A cause de leur santé fragile, les seniors nécessitent des dépenses plus importantes que le reste de la population. Les charges de santé pour un sénior se montent en moyenne à 2600 €/an, contre 1225 € pour un adulte moyen. Et peuvent aller jusqu’à 8000 euros/an pour les plus diminués (soins palliatifs, équipements spécialisés, assistance médicale).
Le versement des retraites ponctionne également la sécurité sociale et pèse sur le budget de l’Etat. En France, un retraité touche en moyenne 1086 euros : l’assurance retraite, la sécurité sociale, le minimum vieillesse,... Autant de caisses qu’il faudra continuer à alimenter, et dont les montants ne vont faire que croitre. Alors qu'inversement le nombre de contributeurs se réduit.
Le vieillissement de la population représente un défi posé à l’ensemble de l’économie dans les années à venir. Riche en opportunités mais aussi potentiellement catastrophique.